Préface de Thierry Bouclier.
Un livre bouleversant, ayant contribué au mythe qui s’est forgé autour de la personnalité, remplie de charme, de contrastes et de mystères, de Pierre Drieu la Rochelle.
La Valise vide, Adieu à Gonzague et Le Feu follet constituent une trilogie consacrée à Jacques Rigaut, du nom de ce dadaïste, amide Pierre Drieu la Rochelle, qui s’est suicidé le 6 novembre 1929 à l’âge de 30 ans. Un drame ayant permis à l’auteur d’écrire, avec le troisième de ces titres, un de ses plus beaux romans. Ce huis-clos tragique, porté à l’écran en 1963 par Louis Malle, avec un Maurice Ronet magistral, est devenu une oeuvre culte.
Le personnage de Gonzague, rebaptisé Alain Leroy dans Le Feu follet, apparaît comme un double de Jacques Rigaut, mais également de Drieu lui-même. Hormis la consommation de la drogue, nous retrouvons toutes les blessures, jamais refermées, de ce dernier. Le mal de vivre. Le désespoir. La mélancolie. La course éperdue face au temps qui passe. L’amour impossible. La noirceur comme horizon indépassable. La tentation permanente du suicide. Et, finalement, l’acte ultime que rien, ni personne, ne parvient à empêcher : « Si un homme, au-delà de dix huit ans, parvient à se tuer, c’est qu’il est doué d’un certain sens de l’action. Le suicide, c’est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l’action, mais ils ont retardé l’action ; alors l’action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c’est un acte, l’acte de ceux qui n’ont pu en accomplir d’autres. »
Catégories | Livres Littérature Romans français et étrangers |
Éditeur | Pardès |
Reliure | Broché |
Parution | Septembre 2020 |
Nombre de pages | 220 |
Hauteur | 21.5 |
Largeur | 15 |
Épaisseur | 1.4 |
"Un homme qui me veut du bien, mais qui a vingt ans de plus que moi, m’offrait comme moyens d’existence, afin de ne pas m’écarter de cette vie spéculative pour quoi j’avais témoigné tant de dispositions, tu parles ! de classer des fiches dans une bibliothèque et de composer une anthologie des pensées d’un grand capitaine ou d’un monarque. D’effarement, je ne pus répondre à ce brave homme que j’espérais bien passer en Cour d’Assises avant d’en être réduit à de pareils travaux. Dieu soit loué ! il y a la Bourse, dont l’accès est libre même à nous qui ne sommes pas juifs. Il y a d’ailleurs bien d’autres façons de voler. Il est honteux de gagner de l’argent. Comment les médecins peuvent-ils ne pas rougir quand un client pose un billet sur leur table. Dés qu’un monsieur se met dans le cas d’accepter d’un autre quelque argent, il peut s’attendre à ce qu’on lui demande de baisser son pantalon. Si on ne rend pas de service bénévolement, pourquoi en rendrait-on ? Je vois bien que je volerais par délicatesse."