Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des "grands procès" , la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des données nouvelles et des discussions historiques récentes.
Au sommaire :
Introduction
L'événement : trois procès à Moscou
Réactions : De la crédulité à la démystification
Essai d'interprétation : le complot dans la pratique politique soviétique
Interrogations : les aveux, "l'esprit public" et les procès
Pour conclure - Annexes - Chronologie - Bibliographie - Index..;
Au soir du 1er décembre 1934 - jour de l'assassinat du chef du Parti de Leningrad, Sergueï Kirov -, Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la "préparation d'actes terroristes" . Le signal de la plus gigantesque répression policière du XX° siècle est donné.
Pendant quatre ans, des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. La liquidation de tous les anciens opposants à Staline va s'étendre, par cercles concentriques, à la majeure partie des cadres dirigeants. Les accusés, soumis à des procès publics, avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables. Une fraction notable de l'opinion internationale quant à elle se cantonnera dans une expectative prudente, voire s'aveuglera sur ces mascarades judiciaires.
Mot clé | Communisme |
Catégories | Livres Histoire XX° Russie |
Éditeur | Belles Lettres |
Reliure | Broché |
Parution | 2023 |
Nombre de pages | 220 |
Hauteur | 19 |
Largeur | 12.5 |
Épaisseur | 1.2 |
Poids | 0.250 kg |
Réédition d'un livre publié il y a plus de trente ans, avant l'ouverture des archives de l'époque soviétique. Il permet de mesurer la distance parcourue par la recherche.
Pendant les trois grands procès qui se sont tenus entre 1936 et 1938, les personnes jugées –issues de la vieille garde bolchevique– se sont volontairement accusées de crimes qu'elles n'avaient pas commis. Elles ont été condamnées, pour la quasi-totalité d'entre elles, à la peine de mort pour «complot contre l'Union soviétique». Les accusateurs ont été soutenus par une partie de la presse mondiale et par le mouvement communiste international, mais aussi par des personnalités qui, pourtant, défendaient les droits humains, comme Victor Basch, cofondateur et alors président de la Ligue des droits de l'Homme.
Ce que souligne également Nicolas Werth dans l'introduction, la conclusion et les annexes, ce sont les à-côtés et la terreur de masse qui s'est abattue sur la population soviétique. En effet, la Iejovschina a entraîné la mort d'environ 750.000 citoyens soviétiques et la condamnation à la déportation de 750.000 autres. Il rappelle aussi que la majeure partie des accusés considéraient, à l'image de Nikolaï Boukharine, qu'il était préférable, pour sauver le communisme, de s'accuser de crimes qu'ils n'avaient pas commis.