Parloirs bénédictins & dialogues philosophiques autour de quelques paradoxes communs à l'Evangile et à la Règle de saint Benoît

   Voici un livre où la parole, plurielle, circule pour évoquer certaines notions clés de l'Evangile et de la Règle de Saint Benoît, qui, lorsqu'on les rapproche, semblent s'opposer, puis, pour tenter de dépasser ces paradoxes par le haut, ou du moins, pour montrer la façon dont ils sont résolus dans l'idéal de vie évangélique et bénédictin. Le dialogue y est donc présent dans le contenu, puisqu'il s'agit de confronter, de faire dialoguer des notions fondamentales de la Règle et de l'Evangile, a priori contradictoires. Ainsi obéissance et liberté , accueil et clôture, commandement et service, joie et croix , abandon à Dieu et maîtrise de soi , action et contemplation, vivre et mourir , justice et miséricorde , chant et silence...

   Et si l'on faisait dialoguer l'Évangile et la Règle de saint Benoît, à partir d'une caractéristique commune ? Ce pourrait être les paradoxes qu'ils contiennent l'un comme l'autre.

   On connaît ceux de l'Évangile : Les premiers seront les derniers, Qui veut gagner sa vie la perdra, Heureux ceux qui pleurent... Mais la Règle de saint Benoît et la vie monastique qui s'y conforme sont elles aussi pétries d'attitudes que, dans le monde, on jugerait contradictoires. Ainsi : comment prétendre à la liberté en portant aux nues ...

  Voici, à plusieurs titres, un livre de dialogues. ‍

   - Dialogue, tout d’abord, entre l’Évangile et la Règle de saint Benoît, centré sur leur usage commun et fréquent de paradoxes. On connaît bien ceux de l’Évangile : « Les premiers seront les derniers », « Qui veut gagner sa vie la perdra », « Heureux ceux qui pleurent »… Mais la vie monastique se conformant à la Règle de saint Benoît est également pétrie d’attitudes que, dans le monde, on peut juger contradictoires. Ainsi : comment prétendre à la liberté en portant aux nues l’obéissance ? Comment gouverner, lorsqu’on est abbé, en se faisant serviteur ? Pourquoi se couper du monde lorsqu’on a un idéal de charité à l’égard des hommes ? Est-il possible de chanter à gorge déployée en cultivant l’intériorité et le silence ? Rapprocher ces apparentes contradictions des paradoxes évangéliques permet sans doute de mieux comprendre la « folie » de la vie monastique, à la lumière de la « folie » de l’Évangile. ‍

   - Dialogue, ensuite, entre les deux termes, plus ou moins antinomiques, dont chacun des quatorze Parloirs va partir, pour tenter de les réconcilier : « Obéissance et liberté », « Qui s’élève sera abaissé », « Le service de l’autorité », « Le moine en communauté », « Justice et miséricorde », « Ancien et Nouveau Testament », « Aimer ses ennemis », « Amour de Dieu, amour entre frères », « Clôture et accueil », « La croix et la joie », « Aide-toi, le ciel t’aidera », « Serviteurs inutiles », « Ora et labora » et « Le grégorien, musique du silence ». ‍

   - Dialogue, enfin, dans la forme même de l’ouvrage, puisqu’il est l’aboutissement d’entretiens, de rencontres et d’échanges épistolaires entre, d’une part, des moines (Dom Pateau, abbé de Notre-Dame de Fontgombault, et le père Damien de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux), deux moniales de Notre-Dame d’Argentan, deux prêtres séculiers, une philosophe chrétienne (Catherine Conrad)