Dans un récit aussi enlevé que rigoureux et documenté, Yves Chiron nous fait revivre les dix plus impressionnants de l'histoire. Un livre appelé à faire référence.
RENAISSANCE CATHOLIQUE, Jean-Pierre Maugendre, juin 2024 : lire l'article en entier
Depuis l’origine de l’Église la papauté est une monarchie élective, à l’instar de la Pologne ou du Saint Empire romain germanique. Au décès d’un pape, les cardinaux électeurs, selon les époques entre 20 et 120 prélats, se rassemblent dans un lieu coupé du monde et fermé à clé (d’où le mot conclave, cum clave, avec la clé) pour procéder à l’élection du successeur de Pierre. Ceux qui croient qu’alors le Saint-Esprit souffle en tempête pour choisir le plus digne, le plus pieux et le plus saint des cardinaux vont être déçus.
Les dix conclaves dont Yves Chiron nous présente ici le déroulement voient en effet plus souvent s’affronter les ambitions personnelles, les manœuvres diplomatiques, les rivalités nationales, les interventions des puissances séculières (France, Espagne, Autriche) que s’épanouir la paisible recherche de la volonté de Dieu...
CHRETIENTE SOLIDARITE, Notes de lecture, mars 2024 : Voici, un fois encore, un bel ouvrage d'histoire de l'Eglise...
Chiron nous brosse la teneur et les enjeux de ces dix conclaves qu'il a judicieusement choisis pour leur importance dans l'histoire de l'Eglise et dans l'histoire tout court. Il les présente avec cette grande méticulosité de références irréfutables qui fait la valeur de ses écrits mais aussi avec une certaine allégresse de plume, telle qu'on lit par moments ces récits comme un roman des aventures de l'Eglis, par exemple avec l'élection contestée d'Urbain VI ou la venue sur le trône pontifical d'Alexandre VI, l'un des plus célèbres Borgia, premier souverain pontife "père de famille". Personnage si l'on peut dire haut en couleurs.
Tout mérite d'être lu dans cet ouvrage, au demeurant facile à lire par sa limpidité d'exposition. Mais signalons encore, notamment le chapitre 9, titré l'élection de PIe XII ou un conclave face aux totalitarismes 1939. On pèsera combien les "historiens" fussent-ils catholiques, ont déformé et même souvent trahi la vérité sur ce grand pape....
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« Habemus papam ! » – l’histoire de dix moments clés de l’histoire de la chrétienté, quand la fumée blanche a émergé en même temps qu’un nouveau pape.
Au sommaire :
La papauté est l'une des rares monarchies dont le souverain est élu par une assemblée et non désigné de façon héréditaire. Autre originalité, le mode d'élection est inchangé depuis un millénaire : le moment venu, plus de cent cardinaux se réunissent en conclave dans un lieu coupé du monde (la chapelle Sixtine) afin de désigner le nouveau souverain pontife. L'élection n'est valide que lorsqu'un candidat réussit à obtenir au moins deux tiers des voix. Toutefois, si le processus visant à choisir le nouveau pape est immuable, le déroulement de chaque conclave est différent et son résultat souvent surprenant.
Entre le XIIIe et le XXIe siècle, dix d'entre eux se sont révélés particulièrement marquants.
Qui sait que Grégoire X a été élu en 1271 à l'issue d'un conclave qui a duré trois ans ? Que celui de 1378 a provoqué le Grand Schisme d'Occident et a permis à trois hommes d'accéder au trône pontifical ? Que le cardinal Borgia, père de plusieurs enfants et partisan d'une vie dissolue, n'était absolument pas destiné à devenir le pape Alexandre VI en 1492 ?
Plus récemment, que l'élection de François en 2013 a été révolutionnaire à plus d'un titre (il est le premier souverain pontife jésuite, sud-américain et issu d'un milieu modeste) ? Bien que l'élection se déroule toujours selon des règles très codifiées, on le voit, le nouvel évêque de Rome est rarement celui auquel on s'attendait.
Entre ambitions personnelles, manoeuvres sournoises et stratégies complexes, les conclaves sont souvent riches en rebondissements.