Le père Pel un vrai mystique

PRESENT, le 4 octobre 2019 Anne Le Pape :

_ Quel trait de sa personnalité vous a le plus marqué ?

— Le trait le plus marquant de sa personnalité qui m’a frappé comme beaucoup, c’était qu’on pouvait lui parler de tout et que, très vite, il vous ramenait à Dieu, à sa présence discrète et agissante. Comme il rayonnait lui-même cette divine présence, on se retrouvait sans le vouloir dans un climat de grand recueillement, et même très souvent de prière. Sans exagérer, on pouvait dire de lui ce qu’un avocat lyonnais déclara un jour en revenant d’Ars : "J’étais allé voir un homme et, là-bas, j’ai vu Dieu dans un homme ! "

— Quel était pour lui l’essentiel à transmettre ?

— Pour le père Pel, l’essentiel de sa mission se résumait aux trois blancheurs de don Bosco : la dévotion à l’Eucharistie, l’union à la Vierge Immaculée et la fidélité au Saint-Siège. Vers la fin de sa vie, il se souciait beaucoup des "grands événements", des bouleversements sociaux et ecclésiaux qu’il sentait venir, mais, dans cette tempête qu’il pressentait, il savait conserver le seul cap qui vaille, la fidélité au Siège de Pierre. Dans l’une de ses lettres de janvier 1965, il me le déclarait nettement : "A l’heure présente, surtout où tant de choses sont discutées, bouleversées par des changements qui ne sont pas toujours de Dieu, il faut regarder du côté de Rome d’où vient la vraie lumière."

   "Jésus m'a donné son Coeur !". Le présent ouvrage constitue la première biographie complète, rigoureuse et à bien des égards nouvelle de l'abbé Constant Pel (1878-1966), un saint prêtre originaire de l'Ain, que le bienheureux Charles de Foucauld considérait comme une "grande grâce" d'avoir pu rencontrer.

   Cette biographie a été rédigée par l'un des derniers survivants de ses nombreux fils spirituels, le tertiaire franciscain Bernard-Marie, docteur en théologie et historien des religions. Pour ce faire, il s'est appuyé sur de nombreux témoignages de première main, des documents souvent inédits, des interviews qu'il avait lui-même effectués à cette fin dans les années 1970 et, bien sûr, sur ses propres souvenirs qu'il avait pris soin de consigner du vivant du saint prêtre.

   Un savant pieux jésuite qui avait connu Constant Pel dès ses années de collège et qui ne manquait pas de discernement, le père Prosper Monier, écrivit à l'auteur en 972 pour l'encourager à écrire la vie de son condisciple, car, lui disait-il :"l'abbé Pel est est un homme canisable. Pour moi, il m'a laissé l'impression très nette d'un vrai saint".