Traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj.
Une synthèse exceptionnelle, sur le fond comme par la forme, qui s'impose comme un futur classique.
CONFLITS, mars 2022 : Afin de mettre à mal tant la « légende noire » des conquistadors que leur apologie, Fernando Cervantes propose de renoncer aux explications anachroniques de la conquête pour s’intéresser aux normes d’un univers mental oublié, celui de la fin du XVe siècle.
Reader à l’université de Bristol, est connu pour ses travaux consacrés à l’histoire intellectuelle et religieuse du monde hispanique au début des temps modernes. Aussi aborde-t-il avec un point de vue singulier un sujet qui remplit des bibliothèques entières. Pour en finir avec la « légende noire » Depuis quelques années, plusieurs auteurs ont entrepris d’attaquer les clichés par lesquels de grands pans de l’histoire hispanique ont été livrés à la réprobation depuis des siècles. Plus précisément : depuis qu’au XVIe siècle, l’Espagne s’est révélée une puissance mondiale, au grand dépit de ses rivaux français, anglais et néerlandais. Il faut saluer le mérite de ces historiens à contre-courant car on peut soutenir, sans grand risque d’erreur, que la « légende noire » qui accole au nom d’Espagne les pratiques horrifiantes de l’Inquisition (source inépuisable du roman « gothique ») et les génocides d’Amérique (ceux pratiqués au XVIe siècle au sud du Río Grande, pas ceux du XIXe, au nord) représente l’une des opérations d’intoxication les plus efficaces que le monde ait connues.
Dans un style qui ne s’encombre pas de précautions, les ouvrages de María Elvira Roca Barea ont tiré sur les murailles de l’édifice et connu un juste succès. Sur un ton plus académique, Fernando Cervantes a replacé dans son contexte la question de l’Inquisition. Dans cet ouvrage plus ambitieux, il questionne la nature de la conquête et celle de l’exploitation du Nouveau Monde. Revenons à la vulgate contre laquelle il s’élève : à la recherche d’or et d’épices, des Espagnols frustes ont conquis le Nouveau Monde. Ils ont massacré des millions d’Indiens et ceux qu’ils n’ont pas passés au fil de l’épée sont morts des pandémies venues de l’ancien monde. Puis la monarchie espagnole a pris la main, imposé un ordre colonial, pressuré les populations pour en tirer l’or et l’argent. Au début du XIXe siècle, l’édifice s’est effondré sous le coup des premières guerres de décolonisation. Telles sont les grandes lignes d’une histoire qu’on peut aisément réchauffer pour l’employer à d’autres continents. ...
THE TIMES :
Cervantes reconstitue avec talent une histoire complexe, pleines de nuances dérangeantes, qui réduit à néant le récit simpliste de conquistadors brutaux soumettant d'innocents indigènes. L'ampleur des recherches de ce livre est stupéfiante, mais les facultés d'analyse que Cervantes appliquent à ses propres découvertes sont encore plus impressionnantes. [...] l'auteur réussit à formuler des argumentations ardues dans une langue d'une merveilleuse simplicité. En plus, et ce qui ne gâte rien, il sait raconter une histoire.
Au sommaire :
Les conquistadors, premiers explorateurs et colonisateurs de l’Amérique latine, sont devenus un sujet de légende et de cauchemars. À leur époque, ils ont été glorifiés en aventurier héroïques, propageant la culture chrétienne et contribuant à bâtir un empire comme le monde n’en avait encore jamais vu, pour le compte de l’empereur Charles Quint et de ses successeurs. Aujourd’hui, à l’inverse, ils sont devenus l’emblème de la cruauté et de l’exploitation. Ces hommes, parmi les premiers génocidaires, ont décimé les civilisations pluriséculaires des Aztèques et des Incas et commis des atrocités sans nom dans leur quête d’or et de gloire.
Avec Les Conquistadors, l’historien mexicain Fernando Cervantes taille dans les couches sédimentées par le temps du mythe et de la fiction, démêle des idées reçues devenues des pseudo-vérités et immerge le lecteur dans le monde de l’impérialisme du Moyen Âge tardif. Une ingénieuse construction binaire rythme le livre, où les chapitres narratifs de cette épopée, depuis l’expédition fameuse de Christophe Colomb jusqu’aux dernières conquêtes des années 1540, alternent avec des chapitres de réflexion.
Fort d'une immense quantité de sources - journaux, lettres, chroniques, pamphlets, traités, etc. -, Cervantes nous éclaire sur les idées qui animèrent ces explorateurs et leurs monarques commanditaires et redéfinit l'histoire de la conquête du Nouveau Monde.
Catégories | Livres Histoire Histoire du monde Etudes |
Éditeur | Perrin |
Reliure | Broché, couverture souple avec rabats |
Parution | 2022 |
Nombre de pages | 580 |
Hauteur | 24 |
Largeur | 16.5 |
Épaisseur | 3.8 |
Poids | 0.874 kg |
ISBN | 9782262065010 |