Il faut en finir avec une certaine idée de la Gaule, celle qu'incarnèrent pour des générations d'écoliers, Vercingétorix et les druides...
Trop longtemps l'art celte a été affublé de l'adjectif "barbare" et les habitants de la Gaule, ces coupeurs de gui dont parlait Pline, ces bardes farouches et solennels célébrés par nos romantiques, n'ont guère cessé d'alimenter tout un fatras d'images stéréotypées et de visions délirantes.
Grâce aux découvertes qui se sont succédées ces vingt dernières années l'archéologie a permis de rétablir des perspectives plus conformes à l'histoire. Elle continue d'ailleurs d'y aider, pour le bonheur de ceux qui, sans renier la légendaire naïf des anciens manuels, sont à l'écoute de la réalité celte, en ses manifestations profuses.
Une longue familiarité avec cette réalité-là, celle des traces authentiques du monde gaulois, autorise Régine Pernoud à brosser le tableau le plus convaincant, le plus stimulant qui soit d'une terre d'antique peuplement, la Gaule, telle qu'elle s'est façonnée du temps de son indépendance, puis perpétuée, en s'adaptant à travers l'empreinte romaine.