Habiter le secret de ta Face - Elisabeth de la Trinité

L'HOMME NOUVEAU, avril 2023, Blandine Fabre :

   Moins connue peut-être que sainte Thérèse de Lisieux, sainte Élisabeth de la Trinité (1880-1906), sa contemporaine, carmélite elle aussi, eut également de prodigieuses intuitions. Son texte le plus connu, la prière qui commence par ces mots : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore… » a déjà fait le tour du monde.

   Rédigée le 21 novembre 1904, à la fin d’une retraite communautaire, elle fait suite également aux lumières reçues le mois précédent, pendant une retraite personnelle de dix jours, où la moniale comprend que l’on peut vivre le ciel dès maintenant et posséder Dieu. L’auteur, carme lui-même, propose ici une étude approfondie du texte, sa genèse, ce qu’il nous apprend de la carmélite et tout ce qu’il apporte à tous les chrétiens. Cette prière dévoile en effet la perception par la sainte du mystère de la Trinité, « perception simple et profonde, parce que nourrie avant tout de la Parole de Dieu, imprégnée de la liturgie et de la tradition de l’Église, et surtout vivifiée par une incessante contemplation amoureuse du mystère, connu et adoré dans la foi ».

   C’est à cette contemplation et adoration, à cette habitation de Dieu dans les âmes, que mène l’auteur à la suite de la carmélite, reprenant également nombre de ses écrits où cet amour et cette soif de Dieu transparaisse.

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Au sommaire 

• Préface
• La prière de sainte Elisabeth de la Trinité
• Introduction à la prière
• Les horizons symboliques. La maison accueillante
• Les horizons symboliques. La luminosité de la foi
• Les horizons symboliques. L'amour sponsal
• Dans l'intimité de ta maison. L'Elévation à la Sainte Trinité
• Vers la demeure éternelle, la maison du Père.

     Ô mon Dieu, Trinité que j'adore...

   Cette prière d'Élisabeth de la Trinité, canonisée en 2016, a fait le tour du monde. Synthèse et sommet de son expérience trinitaire, elle révèle la richesse de sa spiritualité, mûrie depuis sa vie dans le monde jusqu'au secret du cloître.

   L'auteur ne retrace pas ici la vie de la Sainte : il la laisse parler, dans le secret du face-à-face avec "ses Trois".

   En bibliste exercé, il nous révèle l'esprit contemplatif de la jeune carmélite à partir des méditations bibliques - notamment saint Paul - qui l'ont nourri. Il explore la profondeur du langage, où s'exprime l'épouse amoureuse, mais aussi l'artiste sensible : les symboles fondamentaux de la maison, du foyer, de l'être habité se mêlent aux métaphores du visage, de la lumière, de la sponsalité et de la nuit.

   Se déploie alors cette prière adorante, "petit chef-d'oeuvre de la contemplation", comme une invitation à "habiter la maison de ce Dieu qui habite en nous, au centre de nous-mêmes".