Suppléments :
REACTIONS :
Avec plus de 200 000 spectateurs, Lourdes est le premier documentaire de cinéma consacré au Sanctuaire.
LE FIGARO : "Lumineux"
BOULEVARD VOLTAIRE :
Respectivement agnostique et athée, Demaizière et Teurlai expliquent leur choix par ce "quelque chose de bouleversant" qui pousse foule d’individus à demander secours à la Vierge. Un « quelque chose » que nous désignerions volontiers comme « la foi », mais les auteurs du film, un peu trop frileux pour s’engager sur ce terrain-là, pointent de préférence "le creuset d’humanité"et son «"rapport à la souffrance et à la mort". Sans doute est-ce déjà beaucoup pour eux.
Ainsi, le documentaire suit avec intérêt la trajectoire de plusieurs personnes – de la veille de leur pèlerinage jusqu’à leur immersion dans l’eau sainte de la grotte – partagées entre leurs souffrances personnelles et leur espoir de guérison. L’un, d’une rare sérénité tout au long du film, est atteint de la maladie de Charcot, un autre de troubles de la croissance, un troisième est handicapé moteur suite à l’accident de voiture dont il a été victime, quand un quatrième, septuagénaire, se prostitue dans le bois de Boulogne, habillé en femme, et cherche simplement à faire acte de contrition. Au fil du récit, bien d’autres personnalités se greffent à cet échantillon d’accidentés de la vie. Certains relèvent du cas médical quand d’autres semblent avoir davantage besoin d’une aide psychologique. Chacun, pourtant, s’en remet avec ferveur à la Vierge dans l’espoir d’être "choisi" (" comme au loto", nous dit quelqu’un en voix off) afin de faire l’objet d’un miracle....
Le rocher de la grotte de Lourdes est caressé par des dizaines de milliers de personnes qui y ont laissé l'empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs peines. A Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre dans les piscines où ils se plongent dévêtus, comme au figuré- dans ce rapport direct, presque charnel à la Vierge.
Les réalisateurs sont allés à la rencontre de ces pèlerins, qu'ils soient hospitaliers ou malades, gitans militaires ou prostitués. Ils sont écouté leurs prières murmurèes et leurs vies abîmées par l'épreuve. Bien au-delà de la foi, ils ont filmé Lourdes comme un grand théâtre anthropologique où se croisent des histoires bouleversantes.
Sixtine Léon-Dufour, amie de Thierry Demaizière et Alban Teurlai les a poussés à réaliser un documentaire sur le rocher de la grotte de Lourdes. Il n'existait rien... Le premier se rappelle : «Elle et son mari revenaient de Lourdes comme hospitaliers et hésitaient à nous le dire par peur de nos a priori. Sixtine a fini par nous raconter ce qu'elle avait vécu là-bas : en l'écoutant, Alban et moi avons tout de suite pensé qu'il y avait là matière à un documentaire pour le cinéma". Le second précise : "A notre grande stupéfaction, aucun documentaire au cinéma n'avait été réalisé sur Lourdes. Il y a eu des fictions, de nombreux reportages télévisés sur les rues marchandes et les marchands du Temple mais rien sur les pèlerins, rien sur leurs démarches : Pourquoi viennent-ils ? Qu'espèrent-ils ? Que représente la Vierge pour eux ?...
Tant d'émotions dans ces images bouleversantes.
Poignant de vérité, d'émotion. A la fois pudique et bouleversant.