Là où tout n'est que silence et beauté... une rare plongée dans la vie monastique.
Dossier de présentation :
Mettre en scène la présence divine apparaît comme un défi de délicatesse posé au cinéma. Comment ne pas altérer cette substance ? Comment la fixer sans la détruire ? Ces questions, sans forcément être définitivement résolues, doivent être prises à bras le corps par tout cinéaste souhaitant rendre compte, dans l’expression de son altérité, d’une sensibilité au divin. Le soleil en particulier, qui éclaire et réchauffe, joue un rôle tout particulier. La couleur du ciel, ou encore la manière dont la lumière éclaire la peau d’un visage, est rarement laissée au hasard. Certaines scènes sont très lumineuses, d’autres très sombres. Que ce soit par un trop plein ou par son absence, la lumière brille toujours, invisible et partout, entourant, rendant tout possible, pleine de paradoxes.
Un film, c’est de l’image et du son entremêlés, et ils ont une influence décisive sur la narration. Une fois le propos déterminé, la question est celle de l’usage de la forme. Au vu de la temporalité de Leur Souffle, ça aurait été un contresens d’avoir une caméra à l’épaule, la stabilité était nécessaire. De même pour le positionnement de la caméra, il ne s’agissait pas de se cacher, derrière une porte ou en hauteur, mais d’être au niveau des soeurs. Dans la cérémonie d’engagement de la novice aussi, il fallait être avec elle, à côté de l’évêque : c’est là que la cérémonie existait pour la novice, dans son regard.
Régulièrement, en particulier pendant les moments de prière, les soeurs semblent s’extraire de leur environnement pour un temps. Pour mettre en récit cette présence au monde bien particulière, des images à très faible profondeur de champ sont une solution rêvée. Cette option fait de Leur Souffle un documentaire à part, puisque bien souvent ce sont des images complètement nettes qui sont prises dans ce genre de dispositif. La narration est grandement favorisée par ce biais : le spectateur peut concentrer son attention dans l’image sur un sujet net dans un décor flou et être pleinement présent à tous les détails d’un visage, d’une respiration
Au milieu des paysages chers à Cézanne, soeur Bénédicte va faire ses voeux perpétuels. Elle s'apprête à vivre cloîtrée dans une abbaye bénédictine surplombant la vallée de la Durance, à Joucques.
Avec d'autres soeurs, elle consacrera ses journées au travail et à la prière. Cécile Besnault et Ivan Marchika nous invitent à vivre une expérience inédite sans jugement ni parti pris