Quand Poutine se prend pour Staline - L’ombre de la "Grande Guerre patriotique" sur l’Ukraine

   "La Russie réalise une osmose inattendue et improbable entre le soviétisme, la mafia et le tsarisme", explique Pierre Rigoulot dans son dernier ouvrage écrit avec Florence Grandsenne,"Quand Poutine se prend pour Staline". 

Au sommaire  :

• Introduction
• Bon anniversaire Josef ! - Une part du gâteau polonais ? - Le pacte germano soviétique
• Bonnes affaires ou cadeau de noces ? Relations commerciales et affinités avec Allemagne-URSS
• Les tankistes de Guderian au pays des Soviets - Coopération militaire
• Le partage de "l'avorton du traité de Versailles" - Attaque conjointe de la Pologne
• Katyn ou Khatyn ? Le massacre des officiers polonais
• Les tanks de la liberté - L'annexion des pays Baltes
• Une claque en hiver - De la Finlande ... à l'Ukraine
• La surprise du chef - L'opération Barbarossa
• Corned-Beef et Studebacker - Une aide américaine sans compter
• L'arme au pied devant le massacre - L'insurrection de Varsovie
• Le repos du guerrier - Viols et pillages en Allemagne
• Entre deux bourreaux, leur coeur balance - "Traitres" et collaborateurs.
• Tous dans le même panier - Déportations e peuples "collectivement responsables"
• Les prisonniers de guerre à petit feu - Le sort des prisonniers soviétiques
• Une hécatombe 27 millions de morts, pourquoi ?
• Staline et les Juifs : pragmatisme ou antisémitisme ? Une politique à géométrie variable.
• Vous avez dits "libérés" ? Oppression et répression soviétiques en Europe de l'Est
• Conclusion : Au pays du Grand Mensonge

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RECONQUÊTE, B.F., septembre 2023 :

   "La guerre que mène Poutine contre l'Ukraine est idéologiquement, historiquement et moralement monstrueuse". soulignent Pierre Rigoulot et Florence Grandsenne en conclusion du livre qu'ils viennent de consacrer aux discours révisionnistes et arguments fallacieux avancés par Poutine pour justifier sa guerre d'agression visant à dénazifier l'Ukraine".

   Historien et philosophe, Rigoulot fut de longues années le directeur de l'Institut d'histoire sociale, fondée en 1935 par Boris Souvarine et Florence Grandsenne travailla à ses côtés à la revue Histoire et Liberté. Ils sont parmi les plus grands spécialistes de l'univers concentrationnaire soviétique et nous nous devons de les remercier pour cette contribution qui éclaire d'un jour nouveau la logique guerrière de Poutine et toutes les atrocités commises en Ukraine.

   "Quand Poutine se prend pour Staline" est en effet un ouvrage historique majeur pour dénoncer l'imposture de Poutine qui ne cesse de faire référence à la "Grande Guerre patriotique" menée par Staline dont l'actuelle guerre en Ukraine ne serait que la suite logique.

   Le "Petite Père des peuples" employa cette expression pour la première fois le 3 juillet 1941 pour mieux faire oublier le Pacte Germano-soviétique signé par Ribbentrop et Molotov à Moscou le 23 août 1939, scellant l'alliance conclue entre Hitler et Staline pour se partager la Pologne à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Un pacte qu'il est désormais interdit d'évoquer en Russie, sous peine de plusieurs années de Goulag !

   [...] Quand on se réfère sérieusement à l'Histoire, avec es dates et citations exactes, on se rend compte que tout le narratif du Kremlin, inlassablement répété depuis plus de 18 mois n'est qu'un tissu de mensonges et de contre vérités. 

   Cet excellent document remet bien des idées en place.

   Un spectre hante la Russie poutinienne : celui de Joseph Staline.

   Lorsqu'il a agressé l'Ukraine, Vladimir Poutine a évoqué la " Grande Guerre patriotique " ainsi que l'on désigne à Moscou l'affrontement militaire avec l'Allemagne entre 1941 et 1945, se posant en défenseur de la patrie assiégée par un ennemi aussi vague qu'insaisissable qui mêle l'" Occident décadent " au nazisme.

   Au-delà de l'imposture du parallèle historique entre l'attaque de l'URSS par la Wehrmacht et l'invasion du territoire ukrainien par l'armée russe, en se prévalant de l'exemple de son sinistre prédécesseur, Vladimir Poutine dévoile son vrai visage : celui d'un dirigeant incompétent, sanguinaire et ivre de pouvoir.

   Homme de mensonges, convaincu par sa propre propagande aussi absurde qu'inconstante, Vladimir Poutine par ses actes et dans ses discours manipule les mémoires et insulte les héros morts au combat contre les - vrais - nazis tout en laissant commettre crime de guerre sur crime de guerre.

   Il était temps de rétablir la vérité à l'aide des faits historiques qui, eux, ne mentent pas.