BERTHE BERNAGE
(Paris 11 août 1886 - Paris 2 mai 1972)
Berthe Bernage est la fille de Siméon-Auguste Barthélémy et de Louise-Marie Jenny Deltour. Elle naît à Paris, rue d'Artois, dans le quartier bourgeois de St Philippe du Roule, en 1886, dans une famille d'universitaires tant du côté paternel que maternel. Elle est la cadette de six filles.
Des six filles, Adèle et Louise entreront dans les ordres, Marie meurt à 18 ans, Marguerite épouse un nommé Arsène Limon Duparcmeur, Geneviève a la douleur de perdre son fiancé tué au cours de la bataille de la Marne , elle ne se mariera jamais , fera une carrière dans l'enseignement, mais elle sera aussi l'amie, la secrétaire, la gouvernante, la confidente de sa soeur Berthe. Berthe, quant à elle, entre à la Sorbonne et en sort licenciée ès lettres. C'est une jeune femme cultivée et spirituelle.
Dès son enfance elle a observé et noté le comportement de son entourage bourgeois, milieu dans lequel elle évolue, où seuls, ordre, discipline, devoir, sacrifice, amour de la patrie et bons sentiments sont de rigueur. C'est du moins ce qu'elle croit et retient.
Ses tableaux enfantins deviennent peu à peu des contes qu'elle lit à ses amis puis qu'elle envoie à quelques revues bien pensantes qui les acceptent. Ainsi en 1923 elle commence véritablement une carrière littéraire.
Très active dans les organisations catholiques, elle participa en octobre 1932 avec Marguerite Bourcet qu'elle avait connue aux Vieillées à une retraite d'écrivains catholiques organisée par le Père Bessières au Couvent de la Solitude à Versailles : y furent fondées les Journées des Femmes écrivains Catholiques, rencontres-retraites qui se tinrent trois fois par an dans les années suivantes.
En 1934 Berthe devient sociétaire de la Société des Gens de Lettres.
En 1937, à la mort de leur mère, Berthe et Geneviève quittent la rue d'Artois et s'installent au 201, Fg Saint-Honoré où elles resteront jusqu'à leur mort. Geneviève disparut le 29 mars 1972 et Berthe la rejoignit au cimetière 34 jours après, le 2 mai.
On peut considérer l'ensemble des écrits de Berthe Bernage comme une littérature morale écrite dans le but de faire des jeunes filles, de bonnes maîtresses de maison, des femmes du monde, de la bonne société, mais en fait très éloignée de la vie du plus grand nombre.
Pourtant ses romans eurent un grand succès auprès des femmes de classes moins favorisées justement car ils apportaient le rêve d'un autre monde qui leur était inaccessible.
Elle resta toujours fidèle à Gautier-Languereau et à sa mort leur légua tous ses biens.
Elle a écrit plus de 50 livres qui comprennent la série de Brigitte et Le Roman d'Elizabeth ainsi que des livres de savoir vivre qui sont encore édités.
Elle reçut trois fois le Grand Prix de l'Académie Française.
Ses livres furent traduits en plusieurs langues.