Le Christ - 2ème partie - Carnets spirituels N°80
Editorial de l'abbé Michel Simoulin.
Nous avons tous à l’esprit l’image d’un crucifix. Il y en a tellement qu’il est difficile de choisir, de dire lequel nous parle le plus, nous évoque le mieux ce que fut la passion de notre Sauveur.
Le visage du Saint-Suaire est sans doute le plus proche de la vérité, et il nous manifeste une pensée que relève le Père dans ce carnet : « Il n’est pas celui qui a le plus souffert…Il est celui qui a le mieux souffert ! ».
De fait, lorsqu’on parcourt l’interminable liste des tortures humaines, il en est beaucoup qui surpassent en horreur et en intensité les souffrances du Calvaire et de la Croix.
Ce qui fait l’intensité unique et supérieure, c’est sans doute d’abord la sensibilité divine de la nature humaine de Jésus, mais c’est surtout l’immensité de l’amour qui embrase le Sacré-Cœur et lui fait non seulement accepter, mais offrir ces souffrances. Nul être humain n’a pu vouloir, aimer et offrir cette souffrance autant que Lui… non pas par attrait vers la souffrance qui demeure un mal, mais pour s’en saisir et la transformer en la preuve d’amour la plus absolue qui puisse être offerte à Dieu.
C’est pour cela que les crucifix les plus expressifs et les plus vrais sont toujours nimbés d’une ombre de beauté. Un vrai crucifix n’effraie pas… il impressionne mais il ne fait pas peur… il peut même attirer et faire pleurer d’émotion.
Jésus ne peut pas ne pas être beau, quel que soit son état… enfant, adulte, crucifié, ressuscité, glorieux… il est toujours Dieu, toujours beau.

1902-1984. Le Père Bernard-Marie de Chivré aura été, comme le Père Calmel, l’image exemplaire d’un religieux dominicain ayant subi une continuelle persécution ecclésiastique pour sa fidélité. Fidèle aux traditions et à la vocation de son Ordre ; fidèle à la théologie du Docteur commun de l’Église, saint Thomas d’Aquin ; fidèle à la dévotion dominicaine à la Vierge Marie, fidèle au chapelet, le P. de Chivré a été persécuté surtout pour son inébranlable fidélité, dans le rite dominicain, à la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne.
Avant d’être persécuté pour sa fidélité à la messe, le P. de Chivré était déjà mortellement suspect pour son amitié militante à l’égard d’Itinéraires la revue de Jean Madiran. Cette longue amitié militante a commencé avec la naissance de la revue, et le P. de Chivré l’a maintenue jusqu’à sa mort. C’était une grande partie de sa pensée, de sa préoccupation, de sa sollicitude, de sa vie.