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Hurrah Zara !
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Jean Raspail

Hurrah Zara !

Roman

19,10 €

1998, Grand prix Littéraire de la Ville d’Antibes

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   C'est ainsi que Frédéric de Pikkendorff, lorsque nous avions dix-neuf ans, commença à me raconter l'histoire de sa famille. Il lui fallut cinquante ans pour mener ce récit à son terme. Je ne le voyais pas souvent. Il voyageait à travers le monde pour des motifs que j'ignorais. Il racontait, je l'écoutais, puis il disparaissait à nouveau, parfois pour des années. J'entends encore sa voix : " Est-ce que je t'ai raconté l'histoire de mon oncle Octavius, le margrave d'Altheim-Neufra... de ma tante Maria, la cavalière ? " À ce moment-là, j'aurais tout donné pour être des leurs. Je ne dois pas être le seul dans ce cas. Ce monde-là ne reviendra plus.

   L'HOMME NOUVEAU, Philippe Maxence, avril 2020 :

   La réédition de Hurrah Zara ! sous le titre Les Pikkendorff, est l’occasion de redécouvrir l’auteur unique qu’est Jean Raspail. Flirtant toujours avec la frontière qui sépare la fiction de la réalité, le romancier affirme son indépendance, suivant ses propres pas…

   « Je suis mes propres pas » C’est encore dans Les Pikkendorff que l’on trouve finalement la devise qui le résume le mieux. Il l’a généreusement donnée à cette famille aux nombreuses branches, mais c’est au fond celle de son existence : « je suis mes propres pas ». Les siens l’ont mené aux quatre coins du monde et, plus encore, peut-être, dans les soubassements d’une certaine inquiétude de l’homme contemporain, désireux malgré tout de ne pas couper définitivement le fil plus que léger qui le relie au passé. Avec un rire gras et une face replète, beaucoup n’y verront que le recours à la nostalgie, censée être le refuge des âmes inquiètes devant le monde qui s’offre à eux avec la blancheur d’une publicité pour pâte dentifrice.

   À vrai dire, entre la nostalgie, refuge dans le passé, et le progressisme, fuite en avant dans les nuées, il n’y a pas vraiment à choisir. Il peut, certes, y avoir chez certains lecteurs de Raspail cette faiblesse qui les aurait de toute façon conduits à s’entêter dans les mirages et dans les rêves éveillés. Mais justement ! Un roman comme Les Pikkendorff recèle en lui bien plus qu’une histoire pourvoyeuse d’une exaltation statufiée et inféconde d’un hier imaginaire. Bien mieux que maints historiens, sociologues et philosophes, il transmet des exigences morales et des pages de l’histoire européennes qui nourrissent avec dynamisme cette petite vertu annexe de la grande vertu (cardinale !) de justice qu’est la piété naturelle. Si l’homme moderne est blessé au coeur, c’est bien par cette revendication absolue d’autonomie qui l’empêche de rendre grâce, de remercier pour ce qu’il a reçu des générations précédentes, de leurs sacrifices et de leurs efforts. Un livre vivant On ne cherchera certes pas dans l’oeuvre de Jean Raspail un traité de théologie morale ni même un simple écho de celui-ci. À plus d’un moment, il s’en écarte même, dressant à la manière des plus grands romanciers chrétiens l’état des lieux des faiblesses humaines et des atours qu’elles peuvent revêtir. Il est certain pourtant que la trahison des clercs aura fait davantage pour ouvrir les autoroutes du Mal que les écrivains qui se sont laissés aller à retranscrire l’humanité dans toute sa condition.

   Mais avouons-le : pour continuer notre propre voie, nous avons besoin d’exemples. Vivants ! N’est-ce pas ce que, déjà et à sa manière, avait écrit Bernanos en commençant sa Grande Peur des bien-pensants ? « J’ai juré de vous émouvoir – d’amitié ou de colère, qu’importe ? Je vous donne un livre vivant. »

" Le blason de notre famille se compose d'un faisceau de lances d'or assorti de la devise " Je suis d'abord mes propres pas ". Ces lances, ce blason, tout cela peut paraître exclusivement militaire, guerrier, masculin, et cependant je puis t'assurer que parmi les femmes de la famille, nombreuses sont celles qui résolurent de ne suivre que leurs propres pas, avec une liberté souveraine, une aisance et une élégance que pourraient leur envier bien des jeunes femmes de cette fin de siècle. Ma tante Elena de Pikkendorfh, par exemple, qui chassait les sous-marins à bord de son bateau-piège, ou lady Zara Pikkendoe, ou encore ma tante Zara..."

Jean Raspail
Albin Michel

Fiche technique

Reliure
Sous jaquette illustrée en couleurs
Parution
1998
Nombre de pages ou Durée
370
Hauteur
22.5
Largeur
14.5
ISBN
9782226100085
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