Charles Maurras - Du félibrige au nationalisme intégral

 S. Bignon : La question que pose Maurras au début de son enquête sur la Monarchie écarte les présupposés, les sentiments et les préjugés. Elle est concise, direct et rationnelle, car c'est sur le terrain de la raison, celui-même sur lequel se croit fondée la démocratie que le Martégal défend et bâtit la Monarchie. Etre nationaliste français c'est poser d'abord l'idée de la France et rechercher les lois qui en assurent la pérennité. C'est l'amour de la Patrie - la terre des Pères - et le souci de la nation qui avaient conduit Charles Maurras à l'idée monarchique : il fut tout autre chose qu'un doctrinaire sans âme. Ce ne fut pas un choix fait dans l'abstraction mais la conséquence d'un constat : la république en France est le règne de l'étranger.

   Le génie de Maurras est d'avoir su faire la synthèse entre nationalisme et tradition contre-révolutionnaire. Maurras n'a jamais dit que la monarchie était le meilleur régime politique qui soit au monde, applicable dans tous les pays. Il a montré qu'il était celui qu'il fallait à la France, qu'une monarchie antiparlementaire et décentralisée était, pour elle, la forme achevée du nationalisme.

   La question que pose Maurras dans son Enquête sur la Monarchie écarte les présupposés, les sentiments et les préjugés. Elle est concise, directe et rationnelle, car c'est sur le terrain de la raison, celui même sur lequel se croit fondée la démocratie, que le Martégal défend et bâtit la monarchie.

   L'Action Française publie ce texte qui correspond le mieux aux centres d'intérêt et aux besoins de ses militants. Au fil de ces pages, l'auteur offre une synthèse de la doctrine d'AF : politique d'abord", "empirisme organisateur", "nationalisme intégral".