

L'URSAFF, un Etat dans l'Etat soi-disant au service des entreprises
LE FIGARO; Bruno Jacquot février 2021 : « Votre amie, c’est l’Urssaf ! » CHRONIQUE - Trois raisons expliquent les relations difficiles que les Français entretiennent avec l’Urssaf.
« Mon ennemi, c’est l’Urssaf ! » Le 9 octobre 2018, un entrepreneur interpellait Emmanuel Macron qui visitait la pépinière de start-up Station F, à Paris. Le président de la République rétorquait: «Votre amie, c’est l’Urssaf!» Quelques jours plus tard, dans une interview, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes publics, tempérait l’enthousiasme présidentiel : «Les contrôles ne doivent plus créer un sentiment d’insécurité.»
L’Urssaf… On ne s’en lasse pas… Les 22 unions de recouvrement de la sécurité sociale et des allocations familiales sont un sujet de conversation inépuisable chez les chefs d’entreprise. Ceux qui ont déjà eu le baptême du feu d’un contrôle devraient se retrouver en terrain familier à la lecture d’Urssaf: un cancer français, de Nicolas Delecourt, journaliste et formateur, et François Taquet, avocat. Les deux auteurs sont membres du Cercle Lafay qui s’est donné pour but d’améliorer les relations entre l’Urssaf et les entreprises. I
Au sommaire :
Elles récoltent chaque année plus de 500 milliards d'euros pour financer la Sécurité sociale. Soit plus de 1,5 fois le budget de l'Etat français. Elles prélèvent ces sommes auprès de 25 millions de cotisants en France (salariés, entreprises, artisans, professions libérales...), mais les lois qui leur attribuent des pouvoirs de plus en plus importants sont de plus en plus incompréhensibles.
Résultat : les Unions de recouvrement de la Sécurité sociale et des Allocations Familiales, les URSSAF, ont beau jeu de procéder à des redressements juteux, dans lesquels le droit à l'erreur n'est jamais reconnu. Tous les ans, dans les PME, 90 % des contrôles opérés donnent lieu à un redressement. Des cas ahurissants, et parfois scandaleux, sont chaque jour jugés dans les tribunaux : une communauté Emmaüs à laquelle l'URSSAF demande près de 90 000 pour avoir accordé un pécule à des laissés-pour-compte ; un voisin qui, pour avoir accepté un coup de main amical, se voit réclamer 8 000 au nom du travail dissimulé ; la femme d'un restaurateur condamnée pour avoir remplacé son mari emmené en urgence à l'hôpital...
Créées pour financer le "modèle social français" , les URSSAF se sont développées, tel un cancer, en échappant progressivement à tout contrôle, au risque de devenir délétères pour le corps social et économique qu'elles sont censées servir.
Fiche technique