La closerie de Champdolent
Roman et récit du temps de la Guerre, de l'épreuve à l'héroïsme et la rédemption.
D'une grande finesses psychologique, à la fois roman et récit du temps de la Guerre, c'est paradoxalement l'épreuve de la guerre qui permettra au ménage éclaté l'héroïsme et la rédemption...
Un jour de mai 1913, le Cormoran entra dans la rivière d'un petit port de Vendée. Le patron éatit à l'avant, debout, vêtu de son suroît jaune. La pêche avait été bonne : dix mille sardines. Mais, sur le quai, plus de vingt hommes attendaient, et des femmes en jupe courte, aussi animées que le patron semblait calme, les excitaient, disant :
- Pas d'étrangers aujourd'hui, mes petits gars ! Ils nous enlèvent le pain de la bouche ! Faut pas permettre qu'il débarque, celui-là !
Le patron se tourna vers les quatre hommes et le mousse qui attendaient, les uns assis, les autres debout.
- Débarquez la sardine : la mer est à tout le monde !
- Le port est à nous, cria une femme.
Une autre, jeune et jolie, cria :
- Faut les tuer ! A mort les Bretons !
Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L’Écho de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907). Ses biographies demeurent des références historiques.
Élu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants