L'oraison pour tous Tome III

   L'HOMME NOUVEAU, Blandine Fabre, octobre 2020 :

   Dans sa longue préface, Arnaud de Beauchef, dénonce la « civilisation de la Satiété » qui s’est mise peu à peu en place. La seule fin de l’homme étant désormais de satisfaire ses désirs, quels qu’en soient les moyens. Que fait l’Église face à ce défi ? Les autorités ecclésiastiques semblent un peu perdues et ne pas prendre la mesure de l’ampleur des dégâts causés par cette nouvelle vision anthropologique. Le seul moyen de retrouver la finalité de l’homme est bien la charité, qui le met à sa juste place face à Dieu et aux autres.

   Les sept temps forts – après la Pentecôte, avant la Toussaint, le temps de l’Avent, l’Épiphanie, le temps du carême, le temps de Pâques, et le temps de la Pentecôte – sont construits sur le même schéma : un préambule, la vie d’un Père du désert, un texte de l’Évangile, le commentaire du Père du désert précédemment présenté et enfin une trame de prière. Avec tous ces éléments préparés par les prêtres de la FSSP, le lecteur est invité à apprendre peu à peu à faire oraison, en se laissant imprégner de ces enseignements intemporels. En comprenant mieux ce qu’est la charité vraie, il avancera sur le chemin de la perfection. 

   Notre cycle d'oraison sur trois ans avait déjà couvert la Foi (Tome I) et l'Espérance (Tome II). Il se conclut maintenant sur la charité.

   De nos jours ces trois vertus théologales ont été profondément détournées de leur sens originel pour devenir des attributs naturels de l'humain. Des trois, la Charité est sans doute la plus amputée et abîmée. A cet égard, il convient de relativiser les aspirations de l'homme du temps présent, qui cherche une satisfaction sous toutes ses formes et met allègrement la Charité à son service, comme oeuvre d'un partage très humain devant mener à la satiété matérielle du plus grand nombre.

   Nous voyons dans cet ouvrage que l'anthropologie chrétienne porte un regard fondamentalement alternatif à ces aspirations narcissiques, magnifiant l'incomplétude structurelle de l'homme comme béance, point d'entrée pour la charité de Dieu.

   C'est dans cette perspective que nous pouvons comprendre la Charité vraie, partage de la richesse reçue de Dieu. Animés de cette intuition, nous accueillons avec vigueur l'enseignement des Pères de l'Eglise qui nous permet de saisir comment la Charité divine accomplit l'homme en profondeur.