

Propagande ou censure, la carte postale est l'un des premiers outils de ce qu'on appellera plus tard l'action psychologique. L'effet est un peu gros, le cliché souvent naïf. On en sourit parfois. Mais c'est notre mémoire qu'on nous tend. Regardez-vous dans ce miroir d'un monde si proche et si lointain. Qui s'y reconnaîtra demain ?
1914-1918. Les collectionneurs parlent de "l'âge d'or de la carte postale".
C'était l'époque où les journaux n'utilisaient pas encore la photographie, et tout au mieux le dessin. L'information était aveugle. Quatre ans durant, elle allait voir la guerre en cartes postales. Des millions de cartes, françaises, allemandes, anglaises, russes... Un aller-retour quotidien entre le front et l'arrière qu'on vit, au jour le jour, comme dans un film. La caserne, les troupes en marche, la soupe des tranchées, les villes détruites, l'exode civil, la victoire. Mais jamais de morts, si peu de blessés.
Fiche technique