Guerilla - Tome 2

   PRESENT du 23 novembre 2019, Sigisbert Clément  (pour la première édition) :   L’Obertone nouveau : acide

   Si vous vous êtes installés dans une petite vie bourgeoise allant jusqu’à croire que le vivre-ensemble est possible, ce livre vous mettra une claque salutaire. Si vous avez quelques velléités survivalistes, il ne fera que vous conforter dans la névrose. Mais si vous avez besoin d’espoir et affectionnez les happy end, passez votre chemin.

   L’Obertone nouveau est arrivé et le vin est acide. La purge va être sévère. Le premier tome de Guerilla nous avait plongé en plein chaos. Trois jours seulement avaient suffi à ce que la France s’effondre dans l’anarchie. Après une bavure policière dans une banlieue "chaude", la machine de notre belle démocratie c’était grippée. Suite au lynchage du Président de la république, tout a déraillé. Et le premier chapitre de ce nouvel opus est une quasi parabole de la situation de l’Occidental actuel, montant docilement à l’abattoir. Le grand collapse issu de la conjonction des luttes, des instincts et des détraqués a eu lieu et notre pays finit de sombrer en peu de temps.

   Même énergie ici dans la suite immédiate du tome un. Les différents personnages réagissent différemment au grand effondrement dans une météo hivernale et une ambiance d’apocalypse. Des caractères se révèlent, pour le meilleur et souvent le pire. Des anciens thuriféraires du Système prennent conscience d’eux-mêmes. D’autres dénient jusqu’au bout la réalité. Des islamistes mettent Paris en coupe réglée. Quelques êtres d’exceptions créent des isolats ou des forts Chabrol. Mais le Système veille pour rétablir le Très bien vivre ensemble…

   Obertone est au roman catastrophe ce qu’est Marceau à la BD (tiens, ils sont chez le même éditeur RING) : un énorme uppercut. Le Bouclage de Vladimir Volkoff passerait presque pour une comptine ! Il faut dire que sa technique d’écriture fait dans le tir de précision. Les descriptions d’homicides relèvent du médecin légiste, celles de combats d’un connaisseur des forces spéciales et les ambiances tribales d’un agent de renseignement.

   On se partage à la lecture entre deux sentiments : — Le premier est de se demander si cela ira aussi loin. Car cela arrivera mais jusqu’où, à partir de quand ? Et bien sûr si nous serons prêts… et à quoi d’ailleurs ? — Le second et de ressentir une certaine joie féroce dans le carnage. Tous ces imbéciles heureux du melting-pot, tous ces champions de la non-discrimination, ces aveugles, borgnes, collaborateurs, fossoyeur du pays disparaissent dans l’anarchie.

   L’auteur prend un malin plaisir à pousser les dialogues progressistes antidiscrimatoires, enfin redevenus absurdes dans ce monde sans lois. Laurent Obertone sonne l’alerte : l’hiver démocratique est proche, affutez les couteaux et comptez les cartouches. Il reste de la place pour un tome III.

    Plus d'État. La France s'est effondrée en trois jours, livrée aux assassins qui tiennent les rues, aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence.

   Plus de règles. Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres déchiquetés à perte de vue, des ordres, des plaintes, des cris, des rafales d'armes automatiques se répondant d'une rue à l'autre, des geysers de flammes et le bruit sourd des rotors brassant le ciel ardent des villes.

   Plus d'issue. Ils étaient de simples citoyens. Ils ne sont plus que des créatures humaines, privées de tout, isolées dans leur méfiance, prêtes à tuer pour un bidon d'essence.

   Best-seller international, Guerilla – Le jour où tout s'embrasa décrivait l'effondrement de la France en soixante-douze heures. Bienvenue dans la suite vertigineuse de l'odyssée.