Jade et le réenchantement du monde

   COMME UN GRAND ÉCLAT DE VIVRE …

   Telle est Jade aujourd’hui, qui en vient à faire du réenchantement du monde une discipline olympique, une réparation de mécanique, un air de flûte à vous déchirer le cœur de volupté, un exercice de symphonie pastorale, ou une religion. Elle est poétique et culottée, inventive et imprévisible, aussi pertinente qu’impertinente, et quand elle a une idée en tête, mieux vaut ne pas se trouver sur son chemin, car elle s’ingéniera à vous faire comprendre qu’au lieu de courir dans tous les sens, vous feriez mieux de vivre d’amour, d’eau fraîche et de couchers de soleil ! Surtout, elle n’arrête pas de vouloir tout le bonheur du monde pour l’univers entier. C’en est revivifiant autant qu’épuisant ! Elle revisite le métier de sage-femme en y mettant son grain de folie pour vous aider, justement, à mettre au monde vos rêves les plus fous ! Bref, elle est incorrigible, c’est-à-dire fidèle à elle-même, et même si elle joue parfois les enquiquineuses, je vais vous dire (mais que ça reste entre nous) : elle est toujours aussi irrésistible !

   Après avoir entretenu la folle ambition de devenir milliardaire (...en sentiments), Jade a décidé de devenir prix Nobel de physique... cantique ! On la retrouve ici, à seize ans, fricotant avec des spécimens rares de l’humanité, qu’elle s’efforce de rassembler dans un édifiant Cercle de contempl’actifs. La voilà qui s’évertue à éprouver la beauté du monde et la puissance de la contemplation de toutes les fibres de son être.

   Tous les prétextes sont bons : la mécanique et la métaphysique, les exercices spirituels et les couchers de soleil, le souffle de Dieu en soi et le ciel dans la main, la théophanie et l’énergie du vide, la tension fraternelle, les élans d’amour et la découverte de soi. Tout cela avec une inventivité jubilatoire qui lui fait mériter son titre de “Miss Beauté du Monde”, tant elle met de perspicacité dans sa quête de transfigurer la vie et de réenchanter le monde. Ses questionnements insistants l’amènent à découvrir une sorte d’arrière-monde méconnu des hommes, qui ouvre sur autant de champs de possibles et de territoires de plénitude promise.

   Comment se fait-il que l’humanité reste à la surface de la vie et ne soit pas tentée d’explorer en profondeur ces prodigieux secrets capables de tout métamorphoser sous une lumière bénéfique ? Oui, pourquoi ?