Louis de Bonald - Ordre et pouvoir entre subversion et providence

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PRESENT DU 28 MAI 2016 - Tugdual Fréhel

   Rien ne destinait Louis de Bonald (1754-1840) à devenir un polémiste de premier ordre. Né à Millau, il est militaire puis rentier. En 1789, il accueille favorablement les idées nouvelles. Mais,deux ans plus tard, il s’indigne de la constitution civile du clergé et de la vente des biens ecclésiastiques.

   Point de non-retour : il se fait contre-révolutionnaire. Et pas des moindres ! Auteur, notamment, d’une Théorie du pouvoir politique et religieux (1796) et d’une Législation primitive (1802), sa clarté fait de lui un monument de la contre-révolution, aux côtés de Maistre et Burke.

   Dans un nouvel ouvrage, Giorgio Barberis, universitaire italien, explore l’amplitude de sa pensée. Emigré à Coblence, Bonald défend, par la plume, l’idée d’une constitution naturelle et d’un ordre nécessaire de la société humaine. Ainsi, à l’instar de Burke pour qui la politique est une « science pratique expérimentale », le Rouergat estime que le bon homme d’Etat est celui qui conserve et perfectionne l’ordre naturel des choses. Sans surprise, il se fait l’avocat du rôle social de la religion chrétienne ; non pas qu’il la réduise à cette dimension, mais il y voit un ciment nécessaire à la cité. Or, cette civilisation est durement attaquée et, chez Bonald, l’élément conflictuel est décisif. Il ajuste sa cible et ne la lâche pas, accablant ce « gouvernement de démons ».

   Loin de céder au fatalisme, Bonald a confiance dans l’âme française. Ainsi, « les lois nouvelles ne peuvent s’affermir, ni les anciennes habitudes se détruire ; le feu sacré brûle encore dans la Vendée comme dans un sanctuaire ; là, des Français, sans autre motif que l’attachement culte de leurs pères et à l’héritier de leurs rois, luttent, avec la seule force du caractère national, contre toutes les passions des hommes et toute la rage de l’enfer ».

   Bonald, l’homme de l’ordre, combat la subversion qui s’abat partout, et d’abord la famille. Il s’oppose vigoureusement au divorce, établissant un parallèle saisissant entre le monothéisme en religion, la monogamie dans la famille et la monarchie dans l’Etat. ’est, selon Barberis, la « sanctification bonaldienne de l’Un ».

   Mais ne nous y trompons pas : son amour de l’unicité n’en fait pas un ennemi des libertés. Critique acerbe du jacobinisme, Bonald voit dans la décentralisation administrative la meilleure garantie d’ordre social, « où chaque province est un royaume, chaque chef-lieu une capitale, où le Roi est partout, comme Dieu sur nos autels, en présence réelle ».

   Bonald demeure, en définitive, le pourfendeur de la philosophie moderne et matérialiste qui gangrène encore l’Occident. La solution bonaldienne ? Face à la « philosophie du moi », promouvoir celle « du nous ». Les utopistes ont cru que l’homme devait bâtir la société par un contrat ? « Je crois que c’est à la société à faire l’homme », répond Bonald. Toute l’anti-modernité est là.


L'auteur : Giorgio Barberis
Giorgio Barberis enseigne l'Histoire de la pensée politique contemporaine à l'Université du Piémont Oriental (Italie). Il est l'auteur de différents essais en histoire et dans le domaine de la philosophie politique contemporaines. ainsi que des ouvrages intitulés IL Regno della libertà. Diritto, politica e storia nel pensiero di Alexendre Kojeve. Napoli 2003, Sullo fine della politica. Milano 2005.

4ème de couverture

   Le présent volume propose une rigoureuse analyse de la pensée philosophique et politique de Louis de Bonald, l'un des principaux protagonistes de l'élaboration théorique et de l'action politique contre-révolutionnaire, ennemi implacable de la philosophie des Lumières, et fin critique de la modernité.

   L'auteur, parcourant l'œuvre de Bonald et commentant certains de ses passages les plus significatifs, met en évidence les principales thématiques, allant de la sainte alliance entre politique et religion à la crainte aveugle de toute dissidence, de l'origine divine du langage au modèle de société organiciste et hiérarchique, dont provient en grande partie la réflexion positiviste. Une attention particulière est accordée à la conception du pouvoir, qui implique le lien conceptuel indissoluble entre la sanctification de l'unité et l'obsession de l'ennemi, ainsi qu'à la philosophie de l'histoire (complexifiée par la coexistence entre une conception anthropologique radicalement négative et la confiance en un ordre providentiel nécessairement tourné vers une perfection définitive).

   Au-delà de ses contradictions, la théorie contre-révolutionnaire, dont la réflexion de Bonald de par son caractère systématique et de sa cohérence est un point de référence incontournable, est non seulement "l'exemple le plus formidable de justification et de défense d'un ordre social menacé " (H. Marcuse), mais est aussi, dans son ambitieuse tentative de développer une théorie complète de la société et de résoudre les contradictions de la modernité, un objet d'étude de grand intérêt permettant de mettre en lumière ces ambivalences et déterminer la nature de l'alternative politique radicale entre conservation et progrès, unité et pluralité, ordre et liberté.

Fiche technique

Catégories Livres Histoire Biographies / Témoignages
ÉditeurDesclée de Brouwer
ReliureBroché
Parution2016
Nombre de pages ou Durée380
Hauteur23.5
Largeur15

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