Harkis fidélité et abandon

   Cette BD contribue à honorer ces soldats abandonnés par la France après l'indépendance de la l'Algérie.

   Afin que nul n'oublie...

PRESENT DU 25 MAI 2019, Francis Bergeron :

   Réaliser une bande dessinée – et qui plus est une bande dessinée de qualité – sur un sujet aussi délicat et peu « grand public », peu « à la mode » que le tragique destin des harkis, alors là, bravo ! La trahison par la France de ces hommes et de leurs familles, en 1962, le véritable génocide qui s’est ensuivi, est une terrible tache sur le drapeau français. C’est pourtant un drame qui n’est pas raconté, ou qui l’est peu.

   Dans les années 1960, par les livres du Bachaga Boualam, et ceux du colonel Moinet, on savait un peu que les supplétifs de l’armée française, les héros de Monte Cassino et leurs enfants, les décorés de toutes ces batailles françaises, ces familles musulmanes élevées dans le culte du grand-père, revenu estropié de Verdun, on savait vaguement qu’ils avaient été abandonnés. Mais dans quelles circonstances ? Dans quelles conditions ? A quel prix ? La bande dessinée des Editions du Triomphe nous dit tout.

   Recrutés massivement dès 1955 pour combattre le FNL en Algérie, les supplétifs musulmans héritent d'une longue tradition de service das l'armée française.

   Connaissant parfaitement le terrain et les hommes, les harkis se révèlent indispensables face à la guérilla qui sévit alors. Mais à la fin de la guerre, l'ombre plane sur leur avenir.

   Après les accords d'Evian, les harkis abandonnés par le gouvernement français, sont considérés comme traîtres par les nouveaux dirigeants -les anciens rebelles qu'ils ont combattus.

   Les exécutions commencent, sous les yeux des militaires français qui n'interviennent pas... et le gouvernement français s'oppose à toute initiative personnelle des officiers qui tentent de rapatrier leurs soldats en France.

Leur calvaire demeurera longtemps gravé dans les mémoires.