Le sacre de Charles X - Les derniers feux des Bourbons
Le dernier sacre.
Un récit prenant qui éclaire une page d'histoire injustement méconnue.
Frère cadet de Louis XVI et de Louis XVIII, Charles X fut le dernier roi de France (1824-1830) et le dernier à être sacré fin mai 1825, à la cathédrale de Reims, selon la tradition. Cette cérémonie n'allait pas de soi. Son aîné, soucieux de réconcilier la France ancienne et la France moderne, s'en était abstenu. En effet, la Révolution était passée par là, elle avait guillotiné Louis XVI et par là même brisé la légitimité de droit divin que le Sacre justement symbolisait.
Pourtant, Charles X s'obstina. Ses amis ultras, avec Villèle à la Présidence du Conseil, étaient au pouvoir depuis plusieurs années et le nouveau souverain semblait jouir d'une certaine popularité en dépit de son âge avancé et de son engagement contre-révolutionnaire avéré depuis 1789. Il décida donc, selon une expression consacrée, de " renouer la chaîne des temps ", en concoctant une cérémonie plus courte et modernisée, excluant par exemple la promesse de lutter contre les hérétiques, incompatible avec la liberté religieuse garantie par la Charte constitutionnelle octroyée par Louis XVIII afin de réconcilier les deux France en 1814.
En fin connaisseur de la période, Bernard Degout ne se contente pas de raconter d'une plume experte les différentes étapes encadrant la cérémonie proprement dite (arrivée à Reims, vêpres, adoubement des chevaliers du Saint-Esprit, toucher des écrouelles, entrée solennelle à Paris), mais met en scène la Restauration à son tournant réactionnaire, faisant une large part aux politiques et aux écrivains (Lamartine, Hugo, Chateaubriand...) qui en furent les acteurs et les témoins privilégiés.
Au sommaire :
- Le sacre avant le sacre : le règne de Louis XVIII
- Le règne de Charles X
- Vers le sacre
- Le sacre
- Conclusion
"La plus imposante solennité jamais vue" : l'enthousiasme du royaliste Drapeau Blanc, au lendemain du sacre de Charles X, le 29 mai 1825, tenait à la cérémonie elle-même, que Victor Hugo jugea enivrante, mais également au fait que plus de dix ans avaient passé depuis le rétablissement de la branche aînée sur le trône de France sans que la monarchie ait pu encore trouver l'occasion de "reprendre" pour ainsi dire la vie dans elle-même". Chateaubriand.
Depuis le sacre de Louis XVI - celui de Napoléon était relégué au rang de pantomime-, cinquante années s'étaient coulées, mais cinquante années qui avaient compté pour des siècles. Il était grand temps, en mai 1825, qu'un roi de France se fait oindre. La monarchie conserva sur le déroulement de la cérémonie un secret presque complet, afin de faire éclater, sous les voutes de la cathédrale de Reims ainsi que durant les jours suivants, l'affirmation de ce qu'elle entendait être. Elle y réussit. Hormis pour l'épisode de la longue prosternation du roi devant l'archevêque de Reims, les éloges furent à peu près unanimes. Et pourtant ! Le sacre ne réalisa pas ce qui en était attendu : son image s'estompa rapidement.
En se gardant des interprétations rétrospectives - en 1825, nul ne se doutait que ce sacre serait le dernier-, et en étant attentif, dans leur chronologie, aux débats, brochures politiques et historiques, articles de presse, ainsi qu'au grand nombre de poèmes suscités par l'inauguration royale, l'auteur retrace ici, avec une précision remarquable et une passion contenue, le cheminement singulier qui, de 1814 à 1825, a conduit à cet effacement somme toute assez étonnant.
Ancien directeur de la maison de Chateaubriand, Bernard Degout a publié plusieurs ouvrages d'envergure sur l'histoire politique et littéraire du premier XIXe siècle parmi lesquels, Je ne suis plus que le temps. Essai sur Chateaubriand , Fayard, 2015.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 3 avril 2025
- Nombre de pages
- 352
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 14
- Épaisseur
- 2.8
- Poids
- 0.442