Castelnau le maréchal escamoté 1851-1944
Dans cette biographie de référence, Jean-Louis Thiériot nous décrit un chef visionnaire, à la riche culture, rétif à l'offensive à outrance et respectueux de la vie de ses hommes....
L'HOMME NOUVEAU, Stephen Vallet, 3 mai 2025 :
Quasiment oublié aujourd’hui, le général Édouard de Castelnau (1851-1944) aurait pu finir maréchal de France pour son action pendant la Première Guerre mondiale si son catholicisme ne lui avait pas nui. En le surnommant le « Capucin botté », Clemenceau le déconsidéra définitivement. Après-guerre, Castelnau se consacra à la défense du catholicisme contre le retour des lois anticléricales. Porté à la tête de la Fédération nationale catholique (FNC), il assuma, en soldat, ce rôle, mobilisant les foules et l’opinion pour empêcher l’anticléricalisme de se déployer à nouveau.
Enthousiaste de son sujet, Jean-Louis Thiériot, homme politique, spécialiste des questions militaires, livre une biographie du même acabit, qui manque parfois de recul. On aurait aimé notamment une évaluation plus précise de l’action de la FNC, oeuvre du laïcat en politique, mais sous contrôle épiscopal, et qui ne semble pas avoir évalué justement la réalité du système. Castelnau joua la carte du réformisme des institutions alors même que celles-ci étaient anticatholiques. Modérée sur le fond, la ligne qu’il suivit explique aussi pour beaucoup la situation des catholiques français aujourd’hui.
Le général de Castelnau traverse un siècle d'histoire militaire et politique de la France. Considéré par ses contemporains comme l'un des pères de la victoire lors de la Première Guerre mondiale, il est victime de cabales politiques liées à sa réputation d'homme de droite catholique. Surnommé le "capucin botté" par Clemenceau, il est par trois fois privé du bâton de maréchal que l'opinion publique lui promettait.
Dans cette biographie de référence, Jean-Louis Thiériot nous décrit un chef visionnaire, à la riche culture, rétif à l'offensive à outrance et respectueux de la vie de ses hommes. Tout juste sorti de Saint-Cyr, Castelnau fait ses gammes durant la débâcle de 1870. A l'été 1914, il remporte, à la Trouée de Charmes et à Nancy, les seules victoires françaises avant celle de la Marne. Après différents commandements, il est nommé adjoint de Joffre au Grand Quartier général et joue un rôle majeur dans la défense de Verdun.
Marqué par la guerre, qui lui prit trois de ses fils, il se consacre ensuite à la politique comme député avant de créer la Fédération nationale catholique, en réponse aux cartels de la gauche et à l'anticléricalisme.
Dès 1933, il ne cesse de mettre en garde l'opinion française contre le pacifisme ambiant et le réarmement allemand. En 1940, il dénonce immédiatement l'armistice et la soumission du maréchal Pétain à l'occupant. Adversaire de Vichy, proche des mouvements de résistance, il meurt sans avoir connu la Libération tant espérée.
Député de Seine-et-Marne jusqu'à sa nomination comme ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants, Jean-Louis Thiériot est un biographe reconnu. Il est notamment l'auteur de "François-Ferdinand d'Autriche" (2005), de "Margaret Thatcher" (2007, Grand prix de la biographie politique), et plus récemment d'un "De Gaulle, le dernier réformateur" (Tallandier, 2018).
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 445
- Hauteur
- 21.5
- Largeur
- 14.5
- Épaisseur
- 2.6
- Poids en KG
- 0.446