Les carmélites de Compiègne - S'offrir pour la paix

123 LOISIRS, Valérie d'Aubigny, septembre 2023 : lire l'article en entier

   e 17 juillet 1794, Place de la Nation à Paris. En pleine Terreur, seize carmélites montent à l'échafaud en chantant le Psaume "Louez Dieu, tous les peuples". Leur Supérieure, Mère Thérèse de Saint-Augustin, bénit chacune des Carmélites et tient à être guillotinée en dernier afin de soutenir au mieux chacune de ses Filles. C'est Rosalie, une jeune parisienne, qui entraîne la jeune lectrice à la découverte de ces religieuses exemplaires, chassées de leur couvent deux ans plus tôt. Elles eurent le courage de toujours vivre selon les vœux qu'elles avaient prononcés et rendirent jusqu'au bout témoignage de leur Foi.

   Grâce à ce roman biographique bien écrit, les jeunes filles découvriront une page bien triste de l'Histoire de France mais aussi un témoignage magnifique de fidélité et de Foi.

L'HOMME NOUVEAU, juillet 2023 :

   Sa supérieure appela un jour soeur Marie-Rose pour lui présenter une femme d’un âge avancé, vêtue de noir : madame Françoise Philippe ou plutôt soeur Marie de l’Incarnation, ancienne carmélite du couvent de Compiègne. Elle venait mettre de l’ordre dans ses archives et perpétuer le souvenir de ses soeurs exécutées trente ans auparavant sous la Terreur. S’engagea alors un long dialogue entre les deux femmes que le récit du martyre des 16 carmélites vint clore. Que s’était-il passé et comment soeur Marie avait-elle pu échapper à la guillotine ? Très adroitement, Marie Martin fait intervenir le personnage imaginaire de soeur Marie-Rose pour dérouler les faits à la manière d’une conversation naturelle. Le lecteur y apprend les origines du carmel de Compiègne, sa spécificité à la veille de la Révolution, le commencement des persécutions et leur durcissement au fil des mois, jusqu’au procès inique, à la condamnation à mort et à l’offrande héroïque de ces 16 religieuses.

   Le récit est bouleversant, quoique sans emphase, tant le lecteur reste imprégné de la charité brûlante de ces femmes épouses du Christ ; rien de moins ! On touche d’ailleurs, à travers ces lignes, la noblesse et la grandeur de la vie religieuse. La fin du livre, comme un mémorial, dresse la liste de ces martyres et de leurs compagnons et donne quelques détails de la suite jusqu’à nos jours. Un livre magnifique, dès 12 ans.

   Le 17 juillet 1794, les seize Carmélites de Compiègne montèrent à l'échafaud en chantant, restant fidèles à leur foi jusqu'au bout et offrant leur vie pour le retour de la paix. Elles avaient été expulsées de leur couvent deux ans plus tôt et réparties en quatre groupes ; c'est ce qui paradoxalement leur permit de continuer en secret leur vie contemplative. Elles furent proclamées bienheureuses en 1906.

   Le pape Jean-Paul Ier leur a rendu hommage en 1978 : « Arrivées sur l'estrade de la guillotine, l'une après l'autre elles s'agenouillent devant la Prieure, pour renouveler leur vœu d'obéissance. Ensuite, elles entonnent le Veni Creator. [...] La Prieure reste la dernière et ses ultimes paroles furent celles-ci : "L'amour sera toujours victorieux, l'amour peut tout." Voilà la parole juste : la violence ne peut pas tout, mais l'amour peut tout. » (Angélus du 24 septembre 1978)