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Partition et paroles.
Maurice Boutet de Monvel (1851-1913) acquit de son vivant une renommée internationale en tant qu'illustrateur de livres pour enfants.
Célébré en Allemagne, aux Etats-Unis et en Angleterre, plus encore qu'en France, pour ses gracieux dessins au style très pur, fondés sur l'observation, la stylisation décorative et de délicates nuances chromatiques, il parvint alors à s'imposer au côté d'Eugène Grasset comme le meilleur spécialiste du genre.
Dans ces Chansons de France et Vieilles chansons et rondes, d'une éclatante modernité, éditées pour la première fois dès 1883 et 1884, il réussit d'un trait à individualiser le caractère de chaque enfant tout en le révélant comme archétype.
Grâce à la fantaisie de ses motifs récurrents, aux cadrages inspirés de la gravure japonaise, à l'élégance aristocratique de son graphisme, Maurice Boutet de Monvel a bien mérité son surnom de "Prince des illustrateurs".
Louis-Maurice Boutet de Monvel est né en 1850 à Orléans. Son père enseigne la physique et la chimie au lycée Charlemagne, à Paris, où Boutet de Monvel passe une grande partie de son enfance. Après des débuts aux Beaux-Arts en 1870, il s’engage dans l’armée de la Loire formée par Gambetta pour poursuivre la guerre contre l’Allemagne après la défaite de Sedan de septembre 1870. Après la guerre, il reprend ses études artistiques, cette fois à l’Académie Julian, où il suit les cours des peintres Gustave Boulanger et Jules Lefebvre. Il expose sa première toile au Salon de 1873. Trois ans plus tard, il effectue le premier de trois séjours en Algérie qui lui révéleront la lumière et marqueront un tournant dans sa manière.
Dans le même temps, il se marie, fonde une famille et accepte, contraint et forcé, ses premiers travaux en tant qu’illustrateur chez Delagrave. La rigueur dépouillée de son trait, le soin qu’il apporte à la composition, font de ses dessins des modèles de simplicité… et d’efficacité. Leur succès est tel qu’il ne peut que poursuivre : c’est ainsi que seront publiées les fameuses Chansons de France (1883) et ses Fables de La Fontaine (1888), deux titres qui figurent aujourd’hui au catalogue de l’école des loisirs. Boutet de Monvel ne renonce pas pour autant à sa carrière de peintre. Mais, en 1885, une toile au parti pris clairement royaliste déplaît à la Troisième République : « À ces premières années de la Troisième République où toutes les élites se pâmaient d’amour pour elle, cet acte de foi était bien courageux et, en l’envoyant au Salon, Maurice Boutet de Monvel s’interdisait à jamais tout espoir de profits et d’honneurs officiels. Dans sa situation si modeste ce désintéressement n’était pas sans mérite », écrira son fils Bernard.
Boutet de Monvel se tourne alors avec succès vers l’aquarelle et continue d’illustrer des livres pour la jeunesse, et notamment La Farce de Pathelin.
Son album sur Jeanne d’Arc paraît en 1896 et lui assure une renommée internationale. Il est invité à l’exposition des Sécessionnistes viennois de 1899, on le fête par des rétrospectives à Boston, Philadelphie, Chicago… C’est à Chicago que se déclarent les premières atteintes pulmonaires qui l’emporteront.
L’architecte en charge de la construction de la basilique de Domrémy lui a commandé six gigantesques panneaux racontant la vie de la pucelle. Boutet de Monvel n’en achèvera qu’un, Jeanne à la cour de Chinon, médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900. Sa santé l’oblige désormais à travailler à des versions réduites des autres panneaux. Il disparaît à Nemours en 1913 à l’âge soixante-trois ans.