Le général Gouraud - Un destin hors du commun, de l'Afrique au Levant

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MEDIA PRESSE INFO, décembre 2023 :

   Agrégée et docteur en histoire, Julie d’Andurain est professeur en histoire contemporaine à l’université de Lorraine et membre de l’Académie des sciences d’Outre-Mer. Spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers, elle signe une biographie du Général Gouraud publiée chez Perrin.

   En son temps, le général Henri Gouraud (1867-1946) a été extrêmement connu et célébré comme une figure de proue de l’armée française. Durant l’entre-deux-guerres, son immense silhouette claudicante et sa barbe de broussard apparaissaient fréquemment sur les écrans des cinémas lors des projections des « Actualités Gaumont ». Aujourd’hui, pourtant, il est pour ainsi dire totalement oublié, y compris de l’institution militaire. La raison en est assez simple : si la figure de l’officier colonial renvoyait autrefois à l’héroïsme, à l’accomplissement de soi à travers les voyages, l’exploration et les découvertes, et à la construction de l’Empire colonial en Afrique et en Asie, elle est désormais mal considérée et peu compatible avec les « valeurs républicaines » contemporaines. Or, à l’époque, la République était du côté du « parti colonial ».

   Et cette biographie du général Gouraud est aussi l’occasion d’une réflexion sur l’idée coloniale en France sous la IIIème République. La majorité des saint-cyriens des années 1890 provient globalement d’un monde privilégié et très cultivé sur fond d’une éducation civique républicaine qui ne boude pas un registre épique puisant autant dans la tradition du chevalier Bayard que dans celle de Napoléon. Henri Gouraud ne fait pas exception. Comme de nombreux jeunes officiers de sa génération, il rêve d’aventure et de grands espaces. Choisissant de partir pour l’Afrique contre la volonté paternelle, il s’y révèle pleinement, se découvrant animé d’une flamme coloniale dont il ne se départira pas. Au cours d’une existence difficile et dangereuse, il expérimente la vie de broussard et de blédard, apprend à faire campagne avec une économie de moyens caractérisant la plupart de ses opérations. Henri Gouraud a vite compris où se situaient les lieux de pouvoir présidant aux destinées de l’outre-mer. Entre la rivalité des ministères de la Guerre et de la Marine, la propension du ministère des Affaires étrangères à faire des protectorats et mandats un pré-carré et enfin un ministère des Colonies croupion, Henri Gouraud tire son épingle du jeu et obtient les postes de l’avant qui permettent de faire une belle carrière. Il devient ainsi le plus jeune général de sa génération.

   Son grand succès consiste à avoir prouvé que les coloniaux disposaient d’une expérience opérationnelle rare et précieuse. En permettant aux officiers coloniaux d’accéder aux plus hauts commandements en France, la Grande Guerre a en effet achevé de donner ses lettres de noblesse à la Coloniale. Avec la Montagne de Reims, avec le 15 juillet 1918, avec la libération de Strasbourg en novembre 1918, la Grande Guerre a permis aux coloniaux, à Gouraud en particulier, chef d’une armée de plus de 500.000 hommes, de prouver que leur tactique n’était pas simplement valable dans une guerre d’outre-mer face à des indigènes. Ces mêmes coloniaux ont également fait le pari d’amener avec eux en Europe des troupes de couleur que beaucoup regardaient à l’époque avec suspicion, craignant leur fragilité au combat. Cette consécration opérationnelle au temps de la Grande Guerre vaut à Henri Gouraud d’être choisi par Clémenceau pour assumer la tâche de commandant en chef de l’armée du Levant et de haut-commissaire en Syrie. Considéré comme le meilleur élève de Liautey, il va vite constater en Syrie l’irrésolution voire la lâcheté des décideurs parisiens..

   Cette expérience de la politique ne le laisse pas sans amertume mais n’entame pas sa détermination à mettre en place une Grande Syrie, une Syrie fédérale, dans laquelle les grandes communautés auraient toutes leur place et une certaine autonomie. Mais il se heurte à différentes trahisons. En 1921, il est victime d’un attentat. Il rentre en France en 1923 avec le désir de ne « faire que le militaire ». Devenu gouverneur militaire de Paris, il est rapidement réduit au rôle d’icône – celle des anciens combattants – à la « silhouette légendaire ».


L'auteur : Julie d'Andurain
Agrégée et docteur en histoire, Julie d'Andurain est chargée de cours à la Sorbonne, membre du laboratoire Roland-Mousnier (laboratoire de Paris-Sorbonne, UMR 8596 du CNRS) et directrice d'un bureau de recherche à l'École militaire, jusqu'en 2017, puis professeur à l'université de Lorraine. Elle est spécialisée en histoire coloniale (Afrique et monde arabe) et s'intéresse particulièrement aux réseaux coloniaux structurés autour des

4ème de couverture

   Une carrière époustouflante pour un général hors du commun.

   La silhouette fine et élancée du général Henri Gouraud, avec des yeux bleus perçants encadrés par une barbiche empire, est bien identifiée durant l'entre-deux-guerres, car le " glorieux manchot ", né en 1867, amputé du bras droit aux Dardanelles, est le seul officier autorisé à saluer du bras gauche. Tout au long de sa carrière, il a su gagner l'estime de ses hommes qui voient en lui un officier courageux et soucieux de leur sort.

   Grand vainqueur de Ludendorff en juillet 1918, gouverneur militaire de Strasbourg reconquise, le général Gouraud est adulé par les Français en 1919, au point que l'on parle de lui pour le maréchalat. Sa carrière commence pourtant bien avant : à peine sorti de Saint-Cyr, il demande à partir en Afrique. Dans le sillage de Gallieni et de Joffre, il fait son apprentissage d'officier colonial, métier complexe où il n'est pas seulement soldat, mais également topographe, bâtisseur, administrateur et diplomate. Successivement explorateur du Tchad, conquérant de la Mauritanie, il est surtout un brillant disciple du général Lyautey au Maroc, entre 1912 et 1914.

   Après la Première Guerre mondiale, auréolé de gloire, il est envoyé au Levant par Clemenceau pour mettre en place la politique mandataire en Syrie et au Liban. Malgré des moyens limités, il réussit tant bien que mal à faire vivre le mandat, au prix d'une forte opposition de Mustapha Kemal et de Fayçal, fils d'Hussein de La Mecque.

   Revenu en France en 1923, il est nommé gouverneur militaire de Paris et membre du conseil supérieur de la guerre. Soucieux de la mémoire de ses soldats, il fait ériger le monument aux Morts des Armées de Champagne à Navarin, dans la Marne, où il demande à être enterré après sa mort en 1946.

Fiche technique

Catégories Livres Histoire Biographies / Témoignages Première Guerre mondiale
ÉditeurPerrin
ReliureBroché
ParutionNovembre 2022
Nombre de pages512
Hauteur24
Largeur15.5
Épaisseur3.4
Poids0.644 kg

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