Un désert pour la Route

   Ce précieux carnet de bord écrit par un chef de clan à l’école du désert se lit comme un bréviaire de la spiritualité de la Route, dont les humbles pratiquants savent qu’elle rentre par les pieds, par une marche au long cours, fut-ce au rythme des chameaux.

   Partir ! C’est la cause efficiente de la Route : le premier pas qui coûte, qui ouvre à l’aventure. Ce déplacement extérieur précisément pour ne pas demeurer des sédentaires du cœur et de l’esprit. Le déplacement choisi est ici exemplaire : l’appel du désert sur les pas du Père de Foucauld. C’est en tout cas l’appel au dépouillement, l’appel du silence, l’appel à un certain style de vie aussi.

   La leçon de la Route, a fortiori dans le désert, c’est cet intime « accord entre la terre où se posent nos pas et le royaume secret que chacun porte en lui-même », comme dit Dom Gérard en rappelant l’image de Péguy qui convient si bien à notre scoutisme : « Le spirituel est constamment couché dans le lit de camp du temporel. »